Guilde du chaos
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Tales Of Phantasia
Support : GBA
Classification : RPG
Multijoueur : NON
Developpeur : Namco
Editeur : Namco
Site officiel : [..]
Prix de lancement :39.90€
Date de sortie française : 31 mars 2006


Sorti fin 1995 sur Snes au pays du soleil levant, Tales of Phantasia fut l'un des nombreux titres méconnus en Europe au grand damne des amateurs du genre. C'est un RPG qui a su faire sa place et s'affirmer auprès des joueurs qui ont eu la chance d'y jouer à l'instar d'un Chrono Trigger ou un Star Ocean. Graphisme à couper le souffle, un système de combat dynamique et original, à mi-chemin entre tour par tour et combat temps réel, le tout ficelé par un scénario qui cimentait avec aisance les fondations construites par des personnages hauts en couleur au character design très soigné. Tales of Phantasia en aura pas fini de marquer les esprits. Bien entendu, plusieurs traductions sur des dumps ont été réalisé par des passionnés et sont apparues sur la toile, mais rien d'officiel pour combler la frustration des afficionados mis en appétit depuis deux ans déjà par les rumeurs d'un portage européen sur GBA qui s'étaient fait entendre, au grand bonheur des joueurs qui aurait raté le premier opus de cette (longue) série. Bref, on s'y replongerait bien volontiers.
Dhaos en rogne !!



En des temps anciens et immémoriaux, quatre personnages légendaires affrontèrent Dhaos considéré comme l'Entité maléfique du monde de Phantasia. Vaincu lors de ce combat mystique, le sort du sorcier fut scellé dans une prison magique dont la clé se partageait en deux pendentifs. Deux de ces héros, Miguel Alvein et Meryl Adnade furent ainsi les porteurs de ces deux artefacts. L'histoire débute douze années plus tard avec Cless Alvein et Chester Barklight partis dans la forêt chasser le sanglier tout en rencontrant l'énigmatique déesse Martel, et alarmés par le son des cloches de leur village ils se voient contraint de revenir à la hâte pour assister désarmés à l'agonie des derniers villageois anéantis par une puissance inconnue.
L'histoire en liaison directe avec les bases conceptuelles de l'heroic fantasy telle que l'on la connaît, aborde des thèmes qui réfutent le simple concept du bien contre le mal et du manichéisme bien pensant. En effet la mana de cet univers est générée par un arbre nommé Yggrasil, et de sa simple survie dépend toute la magie de ce monde et Dhaos au-delà du simple rôle de méchant s'avouera être par la suite le défenseur de cet équilibre, obligé de recourir à la destruction pour sa propre survie et celle de la magie déclinante de Phantasia. Autant vous dire, le côté idyllique du jeu ne durera pas, la trame scénaristique sur fond résolument dramatique est nuancé à merveille tout au long du jeu par des scènes pétillantes de vie ou de rebondissements le tout accentué par des musiques superbes et saisissantes.

Définition du portage : être opéré de l'appendicite avec un poumon en moins.

Le village...devasté !!

Tout le monde le sait, on s'en fout des portages tant que cela rapporte du fric, Namco d'ailleurs ne pas fait exception à la règle tout en fignolant foule de trucs qui ne servent à rien, mais qui combleront de bonheur nos chères têtes blondes, histoire de brosser Nintendo dans le sens du poil, qui je le rappelle insiste sur des portage de qualité.
Tales of Phantasia sur GBA est donc enjolivé par un petit Lifting graphique si l'on le compare à la version Snes, les voix digitalisées sont toujours présentes valorisées par un superbe accent nasillard de 'ricains qui aura tendance à vous énerver quelque peu si vous aviez pris l'habitude des voix japonaises nettement plus classieuse. En clair, cela frise l'insupportable dans les scènes de combats, par chance vous pouvez désactiver l'option compromettante dans l'inventaire. Les scènes de combats parlons-en : presque identiques à la version Snes à mi chemin entre action et tactique, elles sont toujours aussi originales et nécessitent un temps d'adaptation avant de pouvoir se lancer et un certain esprit logique (mais pas trop) afin de vous sortir des situations les plus périlleuses.
Le côté onirique du jeu.

Chacun de vos héros à ses propres pouvoirs appelés communément techniques, que vous pouvez lancer ou laisser gérer automatiquement par l'IA. Cependant la primeur des actions sera dédiée à votre personnage principal (permutable à tout moment) qui restera le seul à être " débrayable " dans un mode manuel qui se rapprocherait le plus de ce que l'on appelle un Action-RPG. En plus des coups de bases d'estoc et de taille ainsi que les saut en flèche piquée, vous pouvez déterminer des raccourcis de techniques sur votre GBA afin de réaliser des combos en combats. Ces techniques sont d'ailleurs évolutives en arcane, la seule condition est d'apprendre au préalable deux techniques de base évaluées en pourcentage et dédiées directement à l'arcane. Bien entendu, les autres personnages ne sont pas en reste avec leur mode semi-automatique, car vous pouvez disposer tactiquement de chacun via un système de formation pour qu'il soit au mieux de leur capacité et afin d'éviter d'inutiles blessures auxquels ils ne devraient pas être exposés. Au niveau des ordres pour gérer vos affrontements, plusieurs choix sont possible, ainsi Mint peut par exemple guérir à tout moment suite à votre demande expresse, ou suivre le schéma tactique pour lequel vous avez opté comme le mode " défense " ou " soins " parmi les cinq choix stratégique proposés qui varient selon la classe du personnage. Les stratégies fonctionnent d'ailleurs à merveille sur les combats en terrain connu, mais il peut arriver sur un assaut difficile que de nombreuses interactions de votre part soient indispensables.
Joli saut !

Cependant le petit bol d'air apporté par Tales of Phantasia est malheureusement entaché par un portage optimisé avec les pied pour la GBA. Car si les graphismes ne sont pas dénués d'un certain charme comparé à un Golden Sun ou un Sword of Mana, on a du mal à comprendre comment la GBA peut souffrir techniquement sur ce type de jeu. Et pourtant, jamais des combats nous ont semblé aussi poussifs. En effet le " linear motion battlle system " est un demi-échec sur la GBA. Plusieurs raisons sont évocables ; les combats mous, lymphatiques ont été mal optimisés ou difficilement optimisable (cf voir la version Snes). De plus, la préférence a une adaptation graphique nouvelle a été accentué par un recadrage du jeu (les pnj et pj apparaissent de ce fait plus nettement) mais cela aussi une conséquence non négligeable : cela diminue le champs d'action des affrontements et perturbe en quelque sorte l'équilibre du système de combat. On aurait préféré un portage simple mais efficace comme les Final Fantasy qui se produisent à la chaîne sur GBA (et contentent le fan-service) quitte à se passer d'une amélioration graphique au profit de combats dynamiques via le cadrage du jeu original. En clair, on peut dire que le choix purement commercial de l'éditeur gâche un point essentiel de ce RPG très axé sur les combats et expose au grand jour un défaut dont on se serait volontiers passé.

C'est tout un art de s'évader !!
Tuer ou être tué...

Histoire de rigoler un bon coup, on n'a pas pu s'empêcher de tester Tales of Phantasia sur la DS afin vérifier si cela pouvait être un problème hardware. On constate en chipotant une amélioration très légère sur les scènes de combats, notamment sur les effets magiques qui sont un peu plus fluide sur la DS, mais les ralentissements sont quand même bien présent. Mais apparemment le souci est tout autre, on s'est vite rendu compte en comparant avec la version Snes que l'animation a été tronquée et que les rounds de combats sont plus lents. On a du mal à comprendre le choix de Namco : volonté d'optimiser le jeu par obligation technique ou de le rendre plus accessible ?
Bien sur, cela ne concerne pas tous les affrontements, mais les ralentissements sont assez fréquents et vont souvent de pairs avec une hausse significative des sprites à l'écran (notamment les sorts de zone). Toujours est-il que l'on ne peut s'empêcher de rêver à un jeu plus nerveux à l'instar de la version Snes. Autre conséquence immédiate les combats sont plus faciles, vous aurez donc moins de mal pour bloquer sournoisement vos ennemis dans le coin de l'écran et de les submerger de coups annihilant partiellement le challenge. N'hésitez donc pas à mettre d'emblée le plut haut niveau de difficulté.
Vous l'aurez donc compris, Namco ne s'est pas foulé, on se félicite même que Tales of Phantasia soit à l'origine un hit, histoire qu'il en sorte pas trop massacré par son propre éditeur. La loose. En bref, un portage bâclé et surtout sans risque pour Namco qui a fait le choix de l'accessibilité au détriment d'un gameplay pourtant assez intéressant pour ne pas être modifié à la sauvette. Comme d'habitude on ignore les attentes d'un marché européen très réceptif aux RPG japonais, un genre qui a eu largement le temps de se faire connaître du grand public mis en appétit par toute une brochette de hits sur GBA.


Pour vous grand public…

L'inventaire du jeu !
Résumons donc, c'est un RPG classique avec un graphisme encore confortable, qui a l'originalité d'avoir un système de jeux inventif et un inventaire très complet. On peut affirmer également par rapport à ce qui se fait actuellement et même si quelques défauts viennent entacher le challenge, qu'il reste plus difficile qu'un Golden Sun lambda. En clair, vous n'êtes pas toujours sur de gagner à cause d'un niveau trop bas, mais plutôt lors d'une fausse manipulation ou d'une erreur de stratégie, qui peut arriver et faire chavirer le combat à tout moment
Exit donc, les vieilles habitudes, vous allez devenir un homme, un, vrai. Car l'inventaire de Tales n'est pas ergonomique pour un sous et surprend par son amas d'informations (renforcé par le peu de place qu'offre le recadrage du jeu sur la GBA) qu'il dégage. Attendez vous donc à être un dépaysé. N'oubliez pas d'éplucher votre manuel et de fureter méthodiquement le monde de Phantasia pour vous renseigner, surtout si vous vous intéressez à la cuisine qui pourra devenir une bonne alternative à peu de frais pour votre groupe de loosers.
Enfourchons les piafs !!

Sinon dans la pratique Tales of Phantasia a choisi l'option d'une sauvegarde relativement aisée ce qui rend le jeu très accessible, il vous suffira d'aller sur la wolrdmap pour sauvegarder la partie. Dans le cas où vous vous retrouverez dans un donjon, vous devrez attendre de trouver un glyphe de sauvegarde. Enfin, pour tout les autres process du gameplay, vous retrouverez tout ce qui se fait en terme d'un RPG classique ; auberge, armurier, forgeron, mairie, confrérie, bateaux, piafs increvables, sorts, monstres magiques etc, qui combleront les plus exigeants. Autre détail indispensable, vous pouvez calibrer la couleur des menus ce qui vous permets d'échapper au bleu criard paramétré par défaut. Sinon en terme de durée de vie, Tales of Phantasia tient plutôt la route, le jeu pour les habitués se finit en moins de 30h, et pour les non initiés il faut prévoir 10 à 20 h en plus, tout dépendra de votre style de jeu, comptez en moyenne 1 à 2 niveau par heure.

Un chemin périlleux...pour affronter Dhaos.


Constat mitigé pour Tales of Phantasia, on attendait un peu mieux de ce portage. Peut être que la version PSP qui arrive sera plus réussie. Le scénario et l'ambiance sont vraiment un grand plus sur cette version GBA qui nous fait oublier ce manque de rythme sur les phases d'actions. Cependant on n'arrive pas à être déçu, car force est de constater que l'on s'y habitue quand même, littéralement happé par l'histoire avec l'envie viscérale de continuer.

+ Scénario avec rebondissements
+ Ambiance générale réussie
+ Lifting graphique et Bonus ajoutés

- Les combats peu nerveux et répétitifs
- Le cadrage du jeu est massacré par rapport à la version snes
- Les voix digitalisée américaines sont également une horreur







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